Histoire d’une légende culinaire  

Quand en Italie on parle des Arrosticini, on pense aux Abruzzes, à ses montagnes, au majestueux Gran Sasso avec ses 2914 m d’altitude, à ses falaises vertigineuses et à ses immenses alpages à plus de 1600 m parcourus lors de la transhumance de centaines de troupeaux de brebis en provenance de tout le sud d’Italie.

Des petites brochettes de 22 ou 33 grammes, à cuire sur des grilles dédiées que l’on appelle Fornacelle en Italie (librement traduites en français en Fournaiselles), elles permettent la cuisson en quelques minutes d’une viande autrement de difficile préparation.

Il s’agit d’un trésor de la tradition culinaire d’une région pastorale, une viande pauvre, moins noble que le boeuf, quasiment absent dans cette région dont sol et climat ne se prêtent pas à l’élevage bovin.

Avec le fromage de brebis (le Pecorino, du mot  pecora, brebis en français) et la vente de la laine, la production des Arrosticini complète le cycle productif des exploitants ovins.

En été des dizaines de milliers de touristes se rendent sur le plateau de Campo Imperatore pour le traditionnel rendez-vous aux points Ristoro, une ancienne cantine créé dans les années 60 pour la restauration des équipes de tournage des Western Spaghetti italiens, les films cultes dont la plupart des plans extérieurs ont été réalisés ici. Cinquante ans après la fin de cette époque, les points Ristoro sont toujours là, prêts à fournir les Arrosticini, du fromage de brebis et naturellement du vin (rouge, tradition oblige !). Les locaux trouvent les Arrosticini dans n’importe quel restaurant de la région.

Rarement exportées à l’étranger à cause de leur consommation massive dans les Abruzzes comme dans les régions limitrophes, les Arrosticini commencent à être connues en Europe depuis quelques années, en profitant de l’approvisionnement de viande en provenance de France, d’Irlande et d’Espagne.

Depuis 2022 les Arrosticini sont disponibles en France, en provenance de producteurs historiques des Abruzzes, surgelées, importées et distribuées en respectant la chaîne du froid et la traçabilité totale de la viande, de l’éleveur au restaurant.